Relais grand raid du Morbihan 2021

Foutu COVID, 9 mois que je n’ai pas pris un clavier à cause de toi   … 9 mois sans course, sans défi…

Il y a un an devait avoir lieu le relai de l’ultra marin du Morbihan avec Arnaud, Thomas et Constant mais il a été annulé et donc nous nous sommes réinscrits cette année, mais décalé d’une semaine à cause d’un couvre-feu qui finalement n’aura pas lieu, Constant se voit contraint de renoncer et est remplacé par Seb.

Arnaud fera le 36, moi le 52, Thomas le 33 et Seb le 56.

On vise moins de 20h mais on sait que si on est bons, on peut aller taquiner les 18h et c’est donc avec un objectif entre 18 et 20h que nous prendrons le départ.

3 semaines avant le début de l’épreuve a lieu une bourse aux dossards suite aux nombreux désistements liés au changement de date l’équipe Workshippers prend donc la décision de se joindre à nous… Mais c’est qui ceux-là ?? Ce sont nos acolytes du mercredi soir : dans l’ordre, Guillaume, David, Manu et Antoine. A priori, cette équipe est un peu au-dessus de nous mais dans l’idée, les rythmes étant sensiblement les mêmes, il est possible qu’on court en parallèle (comme les droites).

Bon, nous voilà le jour J, il est temps de se rendre au retrait des dossards accompagnés d’Isa et de la super Renault Espace qui nous servira de « lieu de vie » pendant cette course. Nous sommes partis depuis 5Km et… la vitre conducteur ne remonte plus      ça tombe bien ils annoncent de la pluie cette nuit !!! Nous trouvons in extremis un garage qui est en train de fermer et qui, nous dépouillant de 58 euros, nous remonte et bloque la fenêtre… ouf !!!

Nous voilà sur le port, on retrouve tout le monde et munis de nos tests PCR, on va chercher nos dossards avant de faire les traditionnelles photos « d’avant ».




Puis nous regardons partir les solos avant d’envoyer nos 2 1ers relayeurs (Arnaud et Guillaume) sur la ligne de départ.
   


   

Arnaud veut faire moins de 3h et aller taquiner les 2h45 sur ce parcours.

Comme le veut la tradition, on file dans la voiture et on va se poser quelques km plus loin pour l’encourager.

Il passe 10ème au km 13.7, nous le voyons quelques minutes après et il a l’air frais, Guillaume a pris quelques hectomètres de retard mais a l’air bien aussi, c’est cool.

Nous filons alors au passage de relais  car il va vite le bougre et je dois me changer.

Il passe 11ème au 28.7km avant de me donner le témoin (le dossard en fait) en 13ème position après 2h57 de course, mais là, il n’est plus bien du tout le cousin, il s’allonge et se plaint de crampes mais je n’ai pas le temps de lui faire un câlin.

C’est parti, la météo est top malgré les 3 petites gouttes tombées 12 secondes avant mon départ !

Je pars sur un rythme tranquille afin de tenir le plus longtemps possible, 1er km en 5’35, 2ème en 6’06, puis 5’22, 5’59, c’est bon, je suis calé dans un rythme qui me convient bien. Je profite du paysage avant la nuit et double des solos que j’encourage.

Le sentier côtier est sympa et plein de parties de relances, mais il y a aussi plusieurs portions bitumées, moins sympas mais qui permettent d’avancer.

Je me tiens au courant des résultats de l’Euro car des jeunes écoutent le match sur la plage… l’un d’eux me suit pendant 500 mètres afin de me tenir au courant de l’éventuelle évolution du score.

Je me sens vraiment bien alors je ne traîne pas, je ne veux pas que David me rattrape trop tôt, car je sais qu’il va me rattraper malgré les 10’ de retard au départ, je préfère qu’il soit là quand ça ira moins bien.

A Baden, 3 p’tites dames proposent de l’eau sous un air de guitare, MERCI  
Je croise la bande aux alentours du 12ème km et leur annonce que tout va TRES bien, c’en est presque surprenant.

Puis nous voilà au 1er ravito au 17ème Km où j’ai perdu une place et bientôt 2 car c’est ici que David me reprend.



Un verre de coca, une tranche de saucisson, de fromage, un TUC, un morceau de banane et c’est reparti.
Tout le monde est là, on apprend que Guillaume a fini en vrac et a vomi tripes et boyaux, nous savons que nous les reverrons que dans quelques heures, de l’autre côté du Golfe… alors un bisou à Isa et nous voilà repartis.

On passe le pont, foutues marches, puis c’est reparti le long de la mer pour 5 km avant 10 gros km dans les terres.
David est plus frais que moi, il a un rythme un poil supérieur au mien (même s’il m’attend) et ce petit 0.5km/h en plus risque de me faire mal mais bon, je ne veux pas le ralentir alors je suis et ça tient…
Nous voilà à Auray où il y a de l’ambiance dans les bars et où nous sommes encouragés.
A la sortie d’Auray se trouvent de jolis escaliers qui montent, puis un peu de bitume, qui monte et ça redescend et remonte, c’est le jeu mais ça casse le rythme mais ça me permet aussi de marcher    
Puis cela redevient plat dans la campagne nous amenant vers Crac’h et si au bout de 23/24Km je sens que les cuissots durcissent, je veux m’accrocher pour aller au moins au prochain ravito du 32ème Km.
C’est ce que je réussis à faire malgré les jambes dures et un système digestif qui commence à faire des siennes, l’envie de gerber n’est pas loin, les crampes non plus, mais je m’accroche et cours (lentement) jusqu’à ce fichu ravito.    
YYEESS il est là : 32Km 3h25 de course et 3 places de perdues, nous sommes 17ème.

Je fais le point :
j’ai le bide en vrac et je ne peux pas manger
j’ai mal aux jambes
ma frontale éclaire… que dalle !
je n’arrive pas à remettre correctement ma poche à eau
il se met à pleuvoir
Comme vous pouvez le voir tout va bien !!!

Et après 12’ de pause, je repars en marchant le temps de dérouiller tout ça puis en trottinant.

David fait le yoyo devant, je lui dis de filer mais il souhaite rester… jusqu’à ce que non !!! ça le fatigue plus de courir, m’attendre, courir, m’attendre que de garder son rythme, alors, il file et me laisse seul avec ma frontale qui éclaire le bout de mes pieds.    
Je vais beaucoup marcher pendant 7/8km mais c’est pas grave, dès que je cours, je suis sur le point de gerber et les crampes ne sont pas loin alors j’alterne en attendant que ça passe.
A 3h, c’est le déluge !!!! Je mets la veste.
Je me fais beaucoup doubler et pense au classement qui doit dégringoler mais je ne veux pas finir allonger par terre au bord du chemin donc j’avance doucement mais surement.

Pendant ce temps, d'autres sont allongés dans la voiture:


Revenu sur le bord de mer, je vois des lumières clignotantes sur la gauche, je suppose, à raison, qu’elles matérialisent l’entrée du Golfe. Elles ne sont pas si loin et ça me remet un peu de baume au cœur. Jusqu’à ce que la trace nous en éloigne, nous rentrons dans la ville et j’en profite, comme lorsqu’un concurrent me double, pour éteindre ma frontale et l’économiser en profitant des éclairages publics.
Puis voilà la mer sur ma droite ( ????) hhhmmm… pourquoi nous ont-ils fait ça ??? Qu’importe, je sais que ce que je vois devant moi est l’entrée du Golfe, je sais qu’il ne me reste que 2/3Km… Isa m’appelle à ce moment pour me dire que David vient de prendre le bateau. Je pensais être bien plus loin de lui alors je me remets à trottiner.
1.8Km avant l’embarcadère, je suis 24ème  

A  l’embarcadère une 15aine de minutes plus tard, je suis 23ème.

Je dois mettre mon masque mais il est cassé et une bénévole va m’en chercher un (merci) puis on nous met le poncho, le gilet, on se pose dans le bateau et attendons 3 nouveaux concurrents afin de ne pas partir à vide.
Embruns, pluie, que du bonheur mais 10’ plus tard, nous sommes de l’autre côté à Port Navalo : plus que 5Km.

Même si les 300 premiers mètres sont compliqués, je suis motivé pour courir dès que c’est possible et je m’y tiens… le bitume, le sentier, la plage, je cours… je dois juste marcher dans ces raidillons qui cassent bien les pattes.
Après la plage, je sais qu’il ne reste pas beaucoup car c’est ici que j’avais attendu Chris il y a 2 ans… mais mes souvenirs étaient faux, ce qui m’a paru 5’ il y a 2 ans fait… un peu plus de 2 Km.

Qu’à cela ne tienne, je retrouve Isa à 1km de mon passage de relai, c’est cool, on finit en trottinant tous les 2.
Je contourne le gymnase et retrouve Thomas qui, pour sa fête, est ravi de prendre un départ pour 33Km sous la pluie…  

Je lui file le dossard témoin après 6h07  de course et lui souhaite bonne chance… go go go !!! Nous sommes 21ème. (David a mis 5h34, Manu est 18’ devant)
David est là, il est arrivé 18’ plus tôt à 4h36.
On mange un bout, on discute, Isa me masse, Guillaume arrive et nous raconte que ça va mieux… et là, je m’aperçois que j’ai toujours le dossard témoin !!!!!    

Mince, branle-bas de combat, comment on fait ? On repère le prochain pointage, j’appelle Thomas et lui dit de m’y attendre afin que je lui refile… on prévient l’orga au cas où et c’est parti, on saute dans la voiture.
Thomas m’appelle, il s’est paumé avec 3 autres gars…. Tout va bien !!!
Nous, on va à l’accès pointage suivant mais la route est barrée !!! Alors on se pose un peu avant en espérant qu’il ne soit pas passé, il déboule au bout d’une minute      trop forts !!! Il a encore la caisse, on en est à 8/9Km environ.
Tiens Manu a le front marqué, Tiens Thomas a le nez marqué : ils ont tous les 2 pris la même branche dans la G…  

Tout se déroule plutôt bien, on arrive à le voir lui et Manu de façon régulière…

Manu a fait une mauvaise manip et sa poche à eau s’est vidée.  
Puis Manu a des crampes de partout et il lui reste 6/7 Km.    
Puis c’est au tour de Thomas de m’envoyer un SMS : «  «Douleur au genou prononcée, 200 marche et 800 trot » il lui reste 4/5 Km…    
On les attend alors au point de passage de relais, les 2 filles qui les devançaient de peu sont là, ils ne devraient plus tarder. Manu en termine enfin en 3h38 puis Thomas en 3h36.





Il leur reste 56Km.
On a grande confiance en eux pour redoubler du monde.

On passe par une boulangerie avant de les rejoindre autour de leur 13ème km… où ils nous en annoncent 15 car ils se sont eux aussi perdus… et du coup, ils se sont fait doubler !!! AHLALA

Puis on file quelques kilomètres plus loin, pendant que que Guillaume se repose, Manu se rend compte que nous sommes à 300 mètres de chez sa tante, il va donc lui faire un coucou et revient avec.. Après quelques minutes, celle-ci propose une douche à Thomas qui souhaitait plonger dans l'étang près de la route. Ce qu'il accepte volontiers et croit tomber dans un traquenard avec la Tata Couguar, mais non... ouf, tout va bien.



On file à Séné au 27ème à la sortie du gymnase, non sans les apercevoir le long de la route où nous les encourageons.
Ils sont juste derrière une des équipes qui a profité de leur égarement. On les encourage, ils ont fait la moitié de leur parcours. 27Km en 2h40 environ. Ils ont l’air bien. Nous sommes 23ème.


Alors on file à Port Ana, pas si simple car des routes sont fermées à cause de la course, de plus le 58Km SOLO a démarré  aussi et il y a un monde fou.
Toutefois, nous voilà sur le port à les attendre non sans encourager les NOMBREUX coureurs du 58, on observe les looks, les physiques etc.. et on se dit que c’est tout de même TRES varié, il y a vraiment de tout dans le trail.

Les gars arrivent, le rythme est plus lent mais ça court toujours, ils ont toujours la pêche, nous n’avons plus qu’à aller les attendre à l’arrivée. Il leur reste une grosse 15aine de Km.




Au dernier pointage, à 13Km de l’arrivée, nous sommes 21ème, c’est bon ça, les gars sont biens !
Pendant ce temps, nous nous sommes attablés afin de nous réhydrater  



Mais il ne faudrait pas les rater alors, on va se mettre à 500 mètres de la ligne d’arrivée.
YYEESSS IIIII les voilà qui arrivent après 5h35 de course.
Alors, nous voilà tous les 8 à franchir la ligne.


Une femme nous attend à 4 pattes... sympa les lots cette année!!!        oh ça va je déconne!!!!

QUE c’est bon !!!!




Alors, on va à nouveau se reréhydrater car on a pris les bouteilles de bière et de champ', on a trouvé de la glace pour les rafraîchir un peu  

Et c’est pas le tout mais on doit maintenant nous rendre au concours de pêche familial et 1h30 de route nous attend alors on ne peut se permettre de traîner et, d’ores et déjà, on se dit "à dans quelques semaines" afin de reprendre les entraînements quasi tous ensemble et peut-être se faire de nouveaux défis communs.

Bien évidemment, je remercie plein de gens :
- Les bénévoles
- Les encourageurs facebook : bien trop nombreux pour tous les citer car avec 8 coureurs en course, ça fait un paquet de « followers »
- Ceux et celles qui nous ont appelés ou SMSés
- Ceux qui nous ont accompagnés, conduits et encouragés : Gaëlle, mes parents et Isa
- Ceux qui ont couru et partagé cette aventure avec nous : Thomas, Arnaud, Seb, Manu, Guillaume, David et Antoine.
- Et comme d’hab’, je n’oublie pas Ethan et Loan qui me font avancer sur les sentiers de course à pieds.

PS: bon allez, c'est pas le tout mais dès demain, je me mets sur le CR du GRP